Les sculptures de Jean Patrice Rozand sont en équilibre - c’est-à-dire, en bon français :
toujours sur le point de tomber.
« Etre en équilibre », ce n’est pas « être à l’équilibre » ; loin s’en faut. L’un et l’autre état sont des états d’immobilité - rien ne bouge - ; mais en équilibre, l’immobilité est inquiète et incertaine, alors qu’à l’équilibre, elle est tranquille et sûre. Newton, en son temps, a énoncé que « tout corps persévère dans l’état de repos dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n’agisse sur lui et ne le contraigne à changer d’état ». Autrement dit : un corps sur lequel s’exercent des forces qui se compensent exactement, s’il est immobile, reste immobile. Mais si, pour une raison ou une autre, ces forces ne se compensent plus exactement, le corps est contraint de « changer d’état » : il est mis en mouvement et donc déplacé hors de sa position d’équilibre. Texte de Francoise Balibar-Catalogue de l'exposition "Collégiale Saint-Barnard" |